Au sein de son importante collection de bronzes de la
Renaissance, le musée national de la Renaissance au château
d'Écouen possède une centaine de plaquettes.
Méconnues du public français, les plaquettes constituent,
avec les gravures, l'un des principaux vecteurs d'exportation
de modèles artistiques entre le XVe et le XVIIe siècle. Exécutées
en Italie, dans l'Empire, aux Pays-Bas et en France, ces oeuvres
en métal de petit format ont exercé un profond intérêt, allant
jusqu'à la fascination, sur les créateurs du XVe siècle, qu'ils
soient orfèvres, céramistes, menuisiers, peintres ou sculpteurs.
Support privilégié de la reproduction de motifs iconographiques
antiques ou contemporains, leur origine est liée à
l'émergence des grandes collections princières ainsi qu'au
désir de leurs propriétaires de diffuser à grande échelle leurs
plus précieux trésors. Les plaquettes occupent ainsi une position
centrale dans le processus de transmission des images à la
Renaissance, formant un véritable corpus de modèles, réutilisables
en totalité ou en partie de manière plus ou moins fidèle.
Elles constituent aussi un reflet particulièrement prisé de la
sculpture monumentale de l'époque. Au-delà d'un simple
médium, la finesse d'exécution de ces reliefs, tantôt faibles,
tantôt très prononcés, en fait des objets d'art reconnus pour
leurs qualités esthétiques et enchâssés à ce titre sur un meuble,
une arme, une pièce d'orfèvrerie.
Surtout connues des spécialistes anglo-saxons ou italiens, les
plaquettes n'ont fait l'objet d'aucune publication en langue
française depuis plus d'un siècle. Plus qu'un catalogue d'objets,
cet ouvrage devrait donc représenter une véritable découverte
d'un mode de transmission fondamental des formes
créées par les plus grands artistes, tels Riccio, Moderno ou
Jamnitzer.