Le dôme des Invalides, la galerie des Glaces et la chapelle royale de Versailles, la place Vendôme Qui ne connaît ces chefs-d'úuvre de l'architecture française du XVIIe siècle ? Célèbres dans le monde entier, ces ensembles qui chantent la gloire de Louis XIV ont un auteur commun : Jules Hardouin-Mansart (1646-1708), petit-neveu du célèbre François Mansart. Son nom a survécu dans la mémoire collective, aux côtés de ceux de Le Brun, Le Nôtre, Molière, Racine ou Bossuet, parce qu'il symbolise avec eux le " Grand Siècle ", ce moment de l'histoire nationale où le Roi-Soleil a fait des arts, et particulièrement de l'architecture, un instrument de pouvoir et de prestige d'un éclat incomparable.
Paradoxalement, l'úuvre immense d'Hardouin-Mansart, sa renommée comme sa réussite sociale exceptionnelle pour son temps ont fini par jouer en sa défaveur : n'a-t-il pas trop bâti pour être honnête ? Y a-t-il un génie sous la perruque ou n'est-ce pas plutôt un courtisan habile, exploitant les talents de ceux qui l'entouraient ? La question fut posée de son vivant. Pis : sa prolixité et son influence sur ses contemporains comme sur l'art d'une partie du XVIIIe siècle devaient brouiller la lecture de son úuvre et de son style, confondus avec toute une époque baptisée classique par une commodité trompeuse.